ARROSER, C’EST…

A R R O S E R   c’est :

Brumiser, vaporiser, sprayer, bassiner, humidifier, doucher, baigner, inonder, mouiller, imbiber, imprégner, etc…

Beaucoup de mots pour désigner le même acte, mais avec des nuances….Et tout le monde sait que les nuances font la différence !

Avec le temps, je me suis rendu compte qu’un des points essentiels de la réussite de la culture des orchidées est bel est bien l’arrosage, en résumé, l’apport d’eau à votre plantes ! En fonction des types de plantes, de leurs origines, de leurs stades de culture, de la saison et de bien d’autres facteurs, l’arrosage doit se nuancer pour être en harmonie avec la plante et son stade de développement.

Trempage et arrosage hebdomadaire ne sont pas les bons moyens d’arroser!

Ceux qui trempent leurs plantes une fois par semaine ou qui les arrosent selon ce rythme auront peu de succès s’ils veulent cultiver un large choix de plantes différentes car beaucoup ne toléreront pas ce régime. Il en va de même pour les personnes qui disent “je les traite toute de la même façon“. Dans la nature personne n’est identique en besoin!

Ci-dessous vous pouvez voir différentes techniques et matériel pour arroser les plantes, de la canne d’arrosage au brumisateur. Chacune d’elle apporte de l’eau à l’orchidée mais d’une façon totalement différente en volume.

A R R O S E R   c’est :

Apporter la bonne dose d’eau au bon moment!

Seul l’observation quotidienne permet de définir quand arroser.
Les besoins en eaux des orchidées varient selon la saison, le cycle de croissance, la météo du jour et la couleur des racines et du substrat.
Il faut apprendre à lire le besoin en eau sur sa plante en fonction de son origine et son stade de croissance (connaître l’environnement naturel de culture de sa plante).
Il faut s’équiper du bon matériel pour arroser facilement, rapidement et simplement. Nous commercialisons depuis des années un petit embout qui fait office de pomme d’arrosoir et qui se fixe sur n’importe quelle bouteille PET. C’est un petit truc que j’ai ramené d’Angleterre,qui est vraiment très pratique pour faire des arrosages rapides et ciblés. Nous le vendons à l’Orchidarium pour quelques francs.

Les stress hydriques :

L’eau en excès favorise la pourriture des racines et la dégradation du substrat.
L’eau en manque provoque l’arrêt de croissance, la chute des feuilles du bas de la plante et des boutons et fleurs et provoque des pousses en accordéon.

Le savoir-faire de l’arrosage permet de garder les plantes en bonne santé pendant des années et évite bien des problèmes de maladies.

Voici les deux raisons majeures pourquoi il ne faut pas tremper une orchidées cultivée dans un substrat à base d’écorce :

  1. L’écorce est plus légère que l’eau et flotte. A chaque trempage, la plante se désolidarise de son pot et une partie de l’écorce s’en va. Au bout de quelques temps et après plusieurs trempages, la plante est complètement déstabilisée et finit par ne plus aller bien. Ci-dessous un série de photos qui vous illustrent le phénomène.
  2. L’écorce n’est pas un matériaux absorbant qui transmet l’eau entre les particules par capillarité comme le ferait un compost organique ou de la tourbe. En trempant le pot d’orchidée dans quelques centimètre d’eau, il y a de gros risques que la partie supérieur ne soit jamais humide et que les racines du haut finissent par mourir de déshydratation.

 

Le Cattleya : une orchidée aux fleurs voluptueuses sans pareil

Comment les cultiver sur le long terme ?

Comment les faire fleurir ?

Le Cattleya est une plante originaire d’Amérique du Sud qui pousse soit en épiphyte sur les grands arbres, soit près du sol dans des buissons bas exposés en pleine lumière ou sur des rochers dans certains cas rares. Une chose est sûre. Ils ont besoin d’une lumière vive, d’air aux racines et de temps pour bien s’installer. Les Cattleya sont des plantes pour climat tempéré – chaud qui s’adaptent très bien en 14°C et 35°C. Les étés chauds favorisent leur croissance active et les hiver plus frais correspondent à leur période de repos. Les Cattleya ont largement été hybridés et maintenant il existe sur le marché tout un tas de type de Cattleya, de la grosse plante aux miniatures. Bien que très exotique, les Cattleya restent des plantes très résistantes qui s’adaptent bien pour autant que vous respectiez les points ci-dessous.

Les Cattleya ont quelques exigences dont il faut tenir compte si on veut voir annuellement des fleurs sur ses plantes.

  1. Utiliser impérativement un substrat grossier à base d’écorce qui ne se fuse pas après 2 ou 3 ans. Je préconise l’Orchiata Power 9-12 mm qui favorise un très bon enracinement et évite les rempotages trop fréquents
  2. Ne pas déranger les Cattleya par des rempotages intempestifs. Les laisser vivre 4 à 5 ans entre chaque rempotage.
  3. Les placer dans un lieu très lumineux et bien exposé devant la baie vitrée. A la belle saison, ils apprécient de sortir au jardin en recevant le soleil matinal pendant quelques heures.
  4. Respecter impérativement leur cycle de croissance et période de repos. L’application d’eau et d’engrais doit être réfléchie en fonction de leur stade de croissance. Les rempotages doivent se faire au moment de l’apparition des nouvelles racines pour éviter les mauvaises reprises des plantes.
  5. Rester patient avec les Cattleya. Il n’est pas rare d’attendre 2 ans après un rempotage pour voir apparaitre une nouvelle floraison digne de ce nom.

Le type de croissance du Cattleya

Le cattleya est une orchidée sympodiale qui pousse le long d’un rhizome qui s’allonge d’année en année. Le cattleya comporte des pseudo-bulbes plus ou moins allongés selon les espèces surmontés d’une ou 2 deux feuilles selon si l’on a affaire à un Cattleya monofolié ou bifolié. Généralement et sous nos latitudes, il n’émet qu’un seul bulbe par an. La partie la plus jeune de la plante se trouve à l’avant du rhizome. C’est de là que sont produites les fleurs, les racines et la nouvelle pousse annuelle. A la base de chaque pseudo-bulbe se trouve 1 ou plusieurs yeux dormant susceptibles de se développer en une nouvelle pousse.

Le cycle de croissance du Cattleya

Au printemps avec l’allongement des  jours, un ou deux yeux peuvent se réveiller à la base du dernier pseudo-bulbe et commencer leur croissance. C’est le début de la phase de croissance. C’est aussi le moment de rempoter la plante si celle-ci déborde trop de son pot ou que le substrat est décomposé.

La nouvelle pousse se développe lentement pendant toute la période estivale et de nouvelles racines se forment à la base de cette pousse. Lorsque la pousse arrive à maturité, la feuille se déplie et le pseudo-bulbe commence à se remplir. On voit alors apparaître la spathe au somment du bulbe d’où sortiront les fleurs.

A l’automne, la nouvelle pousse doit au moins atteindre la taille de la pousse précédente, voire devenir plus belle et plus grosse. Celle-ci doit maintenant maturer, ce qui veut dire que les tissus durcissent pour former un pseudo-bulbe et une feuille bien ferme. C’est un processus très important pour assurer une belle qualité de floraison.

Certains Cattleya fleurissent à l’automne à la fin de la maturation de la nouvelle pousse puis entre dans une phase de repos où plus rien ne se passe. D’autres fleurissent au tout début de l’année, au milieu de leur période de repos.

La période de repos est une phase entre 2 cycles de croissance où la plante n’a plus d’activité. Elle dure de 1 à 4 mois en général et intervient la plupart du temps pendant notre hiver.

Comment soigner un Cattleya :

Choisir un emplacement en pleine lumière derrière une baie vitrée. Le Cattleya peut supporter quelques heures de soleil par jour. Eviter de les cultiver dans des cache-pots serrés qui gardent trop l’humidité. Il est important que l’air circule correctement autour des racines pour les garder en santé sur le long terme. Le Cattleya est une plante coriace qui supporte très bien le sec.

Lors de la reprise de la végétation au printemps, il faut adapter les arrosages et les apports d’engrais à sa phase de croissance. L’engrais n’est distribué que lors de la phase de croissance jusqu’à la maturation de la pousse. Après, il n’est plus nécessaire car la plante est au repos. Il est important de ne jamais inonder un Cattleya car ses racines sont sensibles et pourrissent facilement si l’eau stagne au fond du pot. Il faut toujours laisser le substrat sécher en surface entre chaque arrosage.

La croissance des Cattleya est plus harmonieuse si l’on utilise un engrais riche en P et K. On peut toujours pulvériser des engrais organiques sur le feuillage pour obtenir un beau feuillage vert foncé pendant la saison de croissance. Lors de la maturation des nouvelles pousses, l’engrais pour floraison est important pour faire gonfler les pseudo-bulbes. J’ai pour habitude de leur donner un engrais en granulé longue durée (6 mois) lorsque les nouvelles pousses font entre 10 à 20 cm de long. Ceci vient en plus des arrosages à l’engrais liquide. Ainsi je suis assuré que les nouvelles pousses seront bien gonflées pour assurer une belle floraison.

En fin de saison de croissance à partir de septembre, il est aussi impératif d’augmenter la luminosité pour favoriser le durcissement des tissus. A ce moment, la plante produit et stocke de grandes quantités de sucre qui seront utilisés ultérieurement pour la formation des fleurs.

Les variétés de Cattleya automnales ne vont pas tarder à fleurir. Profitez de ce moment privilégié pour admirer les immenses fleurs parfumées qui s’épanouissent. Un Cattleya fleurit en moyenne 4 à 5 semaines. Les variétés jaunes ont un temps de floraison plus court de 3 à 4 semaines.

Lors de la période hivernale, j’essaie d’enlever la totalité des ombrages et je maintiens mes Cattleya dans une ambiance un peu plus sèche. Les arrosages sont franchement espacés. Il faut simplement veillez à ce que les pseudo-bulbes restent turgescents. C’est la période de repos des Cattleya.

Les maladies principales chez le Cattleya

  • Phytophtora cactori : Parfois en cours de croissance les nouvelles poussent noircissent très rapidement de l’extrémité vers le bas. Traiter d’urgence avec un fongicide (Aliette) pour stopper la progression.
  • Fusariose : Le rhizome devient brun et le dessèchement remonte le long des pseudo-bulbes par la base. C’est une maladie à prendre au sérieux dès l’apparition des premiers symptômes. Traiter d’urgence la plante avec Switch ou Aliette pour stopper la progression.
  • Viroses : très fréquentes chez de nombreuses plantes, elles sont visibles sur les feuilles et sur les fleurs. Si vous apercevez des marbrures jaunes et/ou brunes sur les nouvelles feuilles et que celle-ci sont plus petites que les anciennes, il s’agit très probablement de virus. Il en est de même si des marbrures brunes ou blanches apparaissent sur les fleurs Il faut détruire la plante car c’est incurable. Il est important de désinfecter ses ustensiles (ciseaux, sécateur) lors de chaque coupe sur une plante avant d’aller sur une autre en trempant l’outil dans l’alcool à brûler et en le flambant. L’infection se fait le plus souvent par les façons culturales (coupes et tailles).
  • Cochenilles : plusieurs types de cochenilles attaquent les Cattleyas, il faut bien retirer les enveloppes sèches le long des bulbes pour dégager les zones à traiter et utiliser un insecticide. Les huiles de Neem ou de paraffine sont particulièrement efficaces et ne causent aucun dommage sur la plante.
  • Absence de fleurs : si un Cattleya ne fleurit pas c’est que sa culture annuelle a été négligée et que les nouvelles pousses n’ont pas atteint une taille et une force suffisante pour fleurir. Ceci est dû la plupart du temps à un manque de lumière, un mauvais enracinement car les arrosages sont bien trop abondants ou alors un pot trop grand qui accumule l’humidité et les racines ne se développent pas correctement. Dans les 2 cas, Il faudra améliorer ses conditions de culture au prochain cycle de croissance.

Le rempotage

Pour garder un Cattleya en santé sur le long terme il faut le rempoter régulièrement, environ tous les 4 ou 5 ans. Lorsque le rhizome progresse avec les croissances annuelles successives, il finit toujours par déborder du pot.

Dans ce cas, au printemps et lorsque le nouvel œil se développe, on extrait la plante hors de son pot, on nettoie tout le substrat et on élimine les anciens pseudo-bulbes pour n’en conserver que les 4 plus jeunes qui permettent d’obtenir une plante de taille à refleurir.

Astuce : Les anciens pseudo-bulbes peuvent être conservés pour faire de la multiplication. Mettez ces bulbes dans un sac plastique transparent avec de la mousse de sphaigne humide. Au bout de quelques semaines, un œil dormant va entamer sa croissance. Vous pourrez alors empoter la plante.

Les racines sèches sont éliminées, les autres raccourcies à 10 cm. Prenez un pot de taille à contenir la plante pendant au moins 3 ans dans son pot avant le débordement du rhizome. Des pots trop grands ne sont pas bons car les Cattleya ont de la peine à s’établir dedans. Utilisez un substrat grossier (Orchiata Power) et plaquez la partie du rhizome la plus ancienne contre le bord du pot pour laisser l’espace libre à l’opposé à la nouvelle pousse. L’écorce doit être tassée pour bien maintenir le Cattleya en place. Plantez-y quelques tuteurs et attachez-y les pseudo-bulbes pour que l’ensemble ne bouge absolument pas. Une plante mal stabilisée ne s’enracine jamais car les nouvelles racines délicates se brisent à chaque tentative de croissance s’il y a du mouvement.

Après le rempotage, on laisse la plante sur le sec pour permettre la cicatrisation des tissus meurtris. Puis par la suite, seul des arrosages très léger et des vaporisations apporteront un peu d’humidité jusqu’à la reprise de la plante. C’est long et il faut être patient. Souvent, la première année qui suit le rempotage, les floraisons sont maigres. C’est tout à fait normal. Le Cattleya est une plante à croissance lente et saisonnière qui demande de la patience pour le voir s’épanouir au mieux.

Une astuce pour augmenter le nombre de fleurs :

Quand on possède de gros Cattleya avec un certain nombre de bulbes, un truc pour augmenter le nombre de départ de nouvelles pousses au printemps est de donner quelques coups de sécateurs dans le rhizome pour lever la dormance des yeux dormants. Par exemple, sur un Cattleya comportant 6 pseudo-bulbes le long du rhizome, je sectionne le rhizome après 3 bulbes. La partie avant va poursuivre son développement et la partie arrière va émettre une nouvelle pousse à partir d’un œil dormant. Si l’on faut cette opération en même temps que le rempotage, le choc pour la plante est trop grand et souvent la partie arrière meurt au lieu de prospérer.

Plante très résistante :

Rappelez-vous que les Cattleya sont des plantes très résistante et ce n’est pas une petite variation du climat qui va les faire chavirer. Bien cultivés en pleine lumière, arrosés de façon correcte et dosée, ils produisent des floraisons spectaculaires très colorée.

Ne vous fier pas trop à leur durée de floraison qui peut sembler bien éphémère comparés aux Phalaenopsis pour les éliminer d’office de votre collection d’orchidées. La couleur, la taille et le parfum de ces fleurs envoutantes font vite oublier ce détail. Et puis, c’est captivant de voir pousser la plante, s’intéresser à ses racines et son feuillage. La floraison n’est que la récompense d’un suivi annuel bien fait !

A propos:

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Ingénieur de formation dans le domaine horticole, Daniel Page s’est toujours passionné au fil du temps à la botanique et principalement à l’orchidophilie. Ses nombreux voyages et formations à l’étranger lui ont permis d’acquérir une solide expérience
dans ce domaine singulier. En 1997, il créa l’Orchidarium et exploite depuis les 1000 mètres carrés de serres où sont cultivées plus de 2000 espèces et hybrides différents d’orchidées en provenance du monde entier.